Enfin de nouvelles têtes

Karl, appuyé sur le parapet de pierres surplombant le lac Majeur, détacha avec regret ses yeux de l’impressionnante masse d’eau. Le ciel était dégagé, la vue magnifique, les eaux limpides.

Le Falcon affrété depuis Zurich par le MdSG avait atterri depuis une petite heure à Milan et les renforts n’allaient plus tarder. Se déplaçant rapidement vers le poste de garde verrouillant l’accès au site, il salua au passage Franz et Pietro promenant tranquillement leur sympathique berger allemand. Un sourire lui monta aux lèvres en apercevant une fois de plus les deux jeunes "moines" à la carrure de videurs profitant du soleil pour promener artillerie et clébard…

Tout était prêt, une collation sous la tonnelle, des chambres aérées et briquées, des vêtements aux goûts et à la taille des nouveaux, l’indispensable nécessaire de toilette, etc.

Les 4x4 noirs aux vitres fumées s’arrêtèrent brutalement en faisant crisser les petits gravillons laiteux de l’allée. Les lourdes portes s’ouvrirent et de nouveaux visages apparurent.

D'un geste amical il invita tout ce beau monde à passer sous la tonnelle...

Bon !...

La réunion avait été pour le moins.... particulière ! Si ça n'était pas Victor qui lui avait demandé de se rendre à cette adresse, il se serait barré depuis longtemps.

Comme l'avait d'ailleurs fait certains membres de l'assistance.

Mais il était resté. Pour tenir sa promesse, d'abord, puis par curiosité. Jamais, estimait-il, Victor ne l'aurait envoyé ici, s'il n'y avait pas quelque chose de sérieux derrière tout cela.

Et du coup, il s'était retrouvé a bord de cet avion privé, en route, leur avait-on dit, pour l'Italie.

Il avait pris soins de bien observé les différents membres de "l'équipe" qui les encadrait, essayant de déceler... il ne savait quoi ! Un certain professionnalisme ? Ou, au contraire, un indice qui lui aurai permis de les classer dans la case "foutage de gueule" ?

A atterrissage à Milan, les grosses cylindrées aux vitres fumées, lui avaient paru plutôt "sérieuses", lui rappelant d'autres véhicules de ce genre, en d'autres lieux.

Ils avaient pris la route et traversés la ville pour se retrouver en pleine campagne. Kenan avait essayé de reconnaître la direction prise par les véhicules et de noter mentalement des point de repère dans le paysage.

Enfin, les 4x4 s'étaient immobilisés dans la cour d'une bâtisse imposante. Ou plutôt, d'un ensemble de bâtiment à l’allure ancienne et vénérable.

Un type du genre musculeux s'était approché d'eux, leur faisant signe de le suivre...

Pensif, Karl examina attentivement les six nouveaux agents. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le père Métanzer recrutait sur un spectre plutôt large, allant du physique de boutiquier bedonnant jusqu’à la carrure de mercenaire en passant par la midinette l’air hautain en tailleur noir semblant sortir d’une école de commerce…

Enfin, le père avait suffisamment de bouteille pour savoir conduire une opération de recrutement. Il fallait donc forcément s’attendre à quelques surprises. Après avoir conduit tout ce beau monde sous la tonnelle face au lac et les avoir invité à se servir, il attendit calmement que Métanzer arrive pour le discours d’accueil afin de se débarrasser au plus vite de cette satanée mission de relation publique...

Pendant les quelques heures qui suivent votre arrivée au monastère on vous offre une visite rapide des lieux. Le monastère est un coin superbe. Trois bâtiments de vieilles pierre aux toits de tuiles bâtis à flanc de falaise au dessus d'un lac immense.Un coin parfait pour une retraite de moine, calme, tranquillité et méditation...
On ne vous montre pas particulièrement les détails mais un œil un tant soit peu aiguisé repère facilement tout ses petits riens qui clochent dans la déco. Les caméras, les capteurs de mouvement, les grillages et leurs barbelés...
On a visiblement fait de gros efforts pour camoufler tout ça, mais pas au détriment de la sécurité du site.

Les bâtiments extérieurs regroupent les lieux de vie, réfectoires, chambres, hangars, à vue de nez le monastère peut loger deux cent personnes sans paraitre bondé. Dans un cadre certes un peu spartiate mais malgré tout relativement agréable.Contrairement aux vieilles pierres des bâtiments qui semblent pour la plupart d'origine, tout l'aménagement est flambant neuf, certaines des salles que vous croisez semble même n'avoir jamais servi.
Le tour de piste terminé on vous invite dans la partie troglodyte du monastère. Tout un réseau de salles et de galeries péniblement creusé dans la falaise qui surplombe les bâtiments.

A l'intérieur l'ambiance change. Cette fois ci il y a du monde, des gens qui ont l'air de bosser et qui vous regarde passer en vous saluant de façon polie. Rapidement vous vous apercevez qu'on peut grosso modo les classer en deux catégories, d'abord ceux qui ont l'air de savoir pourquoi ils sont la. Essentiellement des hommes, d'ages variés, avec un commun un je ne sais quoi dans leur façon stricte de s'habiller, et une tendance à afficher des symboles religieux plus ou moins visibles... D'autres prêtres peut être, ou des moines ? Les autres ressemblent beaucoup à vos copains de voyage. Des types qui semblent venir de partout, souvent avec beaucoup de bagages, et qui semblent encore en train de prendre leur marque dans un nouvel environnement.

Un environnement tourné boulot, mais qui semble encore plus neuf que l'ameublement extérieur. Les lampes qui couvrent les galeries ont encore des câbles apparents, certains des ordinateurs qui parsèment les bureaux portent encore leurs protections plastiques. Visiblement il manque encore du personnel pour que la base puisse atteindre son rendement maximal, quelle que soient les objectifs qu'on poursuit ici.
A coté de ça le type derrière tout ça semble avoir d'énorme moyens.Tout le matériel est d'excellent qualité, et la facture des différents labos et installations que vous croisez ajoutés à la base clés en mains et aux véhicules qui vous ont largué dans le coin doit porter un sacré chiffre, avec un grosse série de zéros.



HJ pour tous :